25 June 2011
APPEAL TO FRENCH MEMBERS OF PARLIAMENT
A week before the visit to Cambodia by French Prime Minister François Fillon scheduled for 2-3 July 2011, Cambodian opposition leader Sam Rainsy renewed and updated today his appeal to French Members of Parliament.
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Paris, le 25 juin 2011
Le Premier ministre français François Fillon devant effectuer une visite officielle au Cambodge les 2 et 3 juillet prochains, je me permets de renouveler mon appel suivant: APPEL AUX PARLEMENTAIRES FRANÇAIS
Je m’appelle Sam Rainsy. J’ai la double nationalité française et cambodgienne. Je suis député du Cambodge, un pays ami et allié de longue date de la France. Depuis une quinzaine d'années je remplis mon rôle de chef de l’opposition au Cambodge, dirigeant la deuxième force politique du pays, le PSR qui représente entre 20 et 25% de l’électorat malgré des élections truquées.
Parce que je dirige une opposition critique à l’encontre du gouvernement de mon pays je suis persécuté avec acharnement par celui-ci et le parti au pouvoir qui est de type totalitaire, dirigé par d’anciens Khmers rouges.
En 1995 j’ai été expulsé inconstitutionnellement de l’Assemblée nationale, mais ai pu retrouver mon siège de député aux élections suivantes. A chaque élection, mon parti a recueilli un nombre accru de voix et obtenu un plus grand nombre de sièges à l’Assemblée nationale.
Mais le 16 mars 2011 j’ai été à nouveau expulsé de l’Assemblée nationale, de manière tout aussi arbitraire et inconstitutionnelle que la fois précédente, de par la seule volonté du parti au pouvoir.
J’ai échappé à plusieurs tentatives d’assassinat, comme une attaque à la grenade particulièrement meurtrière en 1997 vraisemblablement commanditée par le Premier ministre Hun Sen, mais environ quatre-vingts membres et sympathisants du PSR ont été assassinés depuis la création de ce premier parti d’opposition en 1995.
Le parti au pouvoir ne se contente pas d’attenter à ma vie ou de me chasser de l’Assemblée nationale, il s’est aussi arrangé pour enlever illégalement mon immunité parlementaire et me faire condamner à de lourdes peines de prison à de multiples reprises. La dernière fois remonte seulement au début de cette année 2011 quand j’ai été condamné à un total de 14 années d’emprisonnement sur des accusations de nature purement politique. J’ai été de ce fait contraint de m’exiler provisoirement en France.
Mon seul crime tient au fait que j’ose imperturbablement dénoncer la corruption et les violations des droits de l’homme et défendre les habitants de mon pays qui m’ont élu comme leur représentant.
L'ancien Président de la République socialiste portugais Mario Suarez a été un de mes parrains quand le Parlement européen m’a délivré un Passeport pour la Liberté en l'an 2000. En 2006, j’ai reçu le Prix pour la Liberté attribué par l’Internationale Libérale.
Un communiqué daté 14 septembre 2010 d’une coalition de 16 ONG de droits de l’homme au Cambodge dénonce: “Le gouvernement a utilisé les tribunaux pour réduire au silence les voix critiques à l’encontre de son action touchant la confiscation de terres, la corruption et les conflits frontaliers”. Autre précision: “Les accusations [contre Sam Rainsy et d’autres contestataires] sont de nature politique”.
Dans sa résolution sur le "Cambodge, en particulier le cas de Sam Rainsy" adopté le 21 octobre 2010 à Strasbourg, le Parlement européen "condamne les verdicts fondés sur des motivations politiques à l'encontre de représentants de l'opposition et d'ONG, en particulier ceux prononcés à l'encontre de Sam Rainsy". La résolution dénonce le fait que "la stratégie du parti au pouvoir au Cambodge consiste à utiliser une justice servile pour museler toute critique à l'encontre du gouvernement".
Dans sa décision du 17 janvier 2011, l’Union Interparlementaire à Genève "considère qu’il devient urgent de revoir le cas de Mr. Sam Rainsy et de le réhabiliter, et demande aux autorités, y compris le Parlement, de prendre sans tarder les mesures adéquates afin de permettre à Mr. Sam Rainsy de reprendre sa place légitime au sein de l’Assemblée nationale."
Je fais appel à votre solidarité en tant que collègue parlementaire: Vous pourriez grandement m’aider en demandant au gouvernement de la République française de faire pression, directement et par l'intermédiaire de l'Union européenne, sur les autorités étatiques du Cambodge, un pays dont la survie dépend de l’aide internationale, de sorte que je puisse reprendre mon travail de député dans des conditions acceptables et continuer à promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance dans mon pays.